13 Mars 2016
Le grand Odeinath était subjugué par la beauté de cette oasis dont on lui avait tant parlé et qu'il découvrait pour la première fois. (...) Tout un jardin merveilleux qui, il devait le reconnaître, était plus admirable que ceux de Palmyre.
Il demanda à Nurbel :
-Ne trouves-tu pas que cet endroit ressemble à mon épouse ? Tout ici est liquide et feu, douceur au cœur de la dureté. Aussi étrange que tout ce qui n'est pas humain, et pourtant accueillant.
Nurbel sourit et se garda bien de répondre.
En ces temps troublés par la haine de certains barbares qui n’ont pas hésité à détruire les temples d’un lieu sacré depuis des millénaires, j’ai voulu lire un roman qui me permettait de revivre la grande époque de Palmyre.
Cette nouvelle édition de « Reine de Palmyre » d’A.B. Daniel rassemble les deux tomes « La danse des dieux » et « Les chaînes d’or » déjà parus en 2005. Cette édition comprend une préface de Jack Lang, Président de l’institut du monde arabe ainsi qu’un cahier de photographies de la ville avant et après qu’elle soit saccagée par les terroristes. Il faut croire que Palmyre n’a que peu connu la paix, car c’est encore de guerre dont il est question dans cette histoire.
Née la nuit où Baalshamîn a détaché une étoile du ciel pour la projeter sur terre, Zénobie est vouée à un destin exceptionnel. Elle est promise à l’illustre Odeinath, Roi de Palmyre. Quand elle apprend que son destin est lié à un homme beaucoup plus âgé qu’elle, la jeune fille s’enfuit pour réapparaître deux ans plus tard. Celle que tout le monde pensait morte a beaucoup changé, elle est d’une beauté à couper le souffle, mais surtout, elle a été touchée par les Dieux. Zénobie est de retour pour accomplir son destin, qui est d’aider Odeinath à devenir le plus grand roi de tous les temps en repoussant les attaques romaines. Zénobie devient alors Aloth, une grande guerrière adulée du peuple.
Pendant ce temps à Rome, la lutte pour le pouvoir n’en finit pas tandis qu’Aurélien accumule les victoires et se voit déjà en futur empereur. Mais avant cela il doit composer avec les femmes de sa vie qui sont chacune gagnée par la folie : Julia, sa mère qui voue sa vie aux esprits, Clodia, sa sœur éperdument amoureuse de lui et Ulpia sa femme qui ne peut enfanter... Un jour, la route d’Aurélien croise celle de Zénobie...
Histoire passionnante que celle de Zénobie. Entre mythes et faits historiques, A.B. Daniel nous emporte à une époque où les croyances dominent les faits. En suivant la vie d’Aurélien, c’est Rome et le mode de vie de l’époque qui se rappelle à nous. Les trahisons, les courtisans et les complots érigés dans l’ombre, les orgies, les luttes pour le pouvoir. Avec Zénobie, c’est l’orient qui nous ouvre les bras. Dieux, respect des anciens, culture nomade, un orient de légendes et de secrets. 742 pages et pourtant, un roman qui se lit très vite, car très rythmé. Les chapitres entre la vie d’Aurélien et le destin de Zénobie s’alternent, et étrangement, il n’y a pas de bons ou de mauvais. Les personnages principaux sont des gens au destin exceptionnel qui font ce qu’ils ont à faire pour survivre et vaincre l’ennemi. Aurélien adoucit un peu l’image de l’empereur romain prêt à tout pour conquérir des territoires et Zénobie est portée par un idéal spirituel qui lui donne une dimension mystique.
Une lecture que je conseille à ceux qui ont envie d’en apprendre un peu plus sur ce personnage incroyable qu’est Zénobie tout comme aux fans du genre historique. La lecture de « Reine de Palmyre » m’est apparue comme une oasis dans mon marathon littéraire quotidien, un moment de détente et de repos au milieu d’une course effrénée et je dois dire que j’ai beaucoup apprécié !
Reine de Palmyre d'A.B. Daniel
Paru le 21 janvier 2016 chez XO éditions
ISBN : 9782845638396
742 pages
22.90€
L'auteur :
Jean-Daniel Baltassat est l’homme de deux péchés capitaux : la curiosité et la gourmandise. Comme il aime toutes les cuisines, il aime tous les genres littéraires. Comme il aime voyager et vivre dans toutes les cultures, tous les temps et tous les continents, il aime bourlinguer entre l’écriture de romans littéraires et celle de grandes sagas. Étudiant en cinéma, photographe de théâtre et de danse, directeur artistique, galeriste, scénariste… Le goût de l’image, de la peinture et de l’Histoire a toujours accompagné sa passion romanesque. Son bonheur des mélanges, sa curiosité jamais rassasiée ont engendré une écriture éclectique et goûteuse, devenue depuis vingt ans son unique « métier ». Un métier de raconteur d’histoires, de passeur d’émotions et de savoir qui a ses racines et ses exigences chez les maîtres de la littérature populaire aujourd’hui reconnus comme des classiques.