26 Août 2016
-Tu ferais mieux de ne pas y aller, insista Pete.
Il pencha la tête en arrière et ferma les yeux face au soleil qui affluait entre les cèdres.
- J'ai quoi d'autre à faire ? Rester à trainer dans un cimetière pour qu'ils viennent m'enterrer ?
Il commença à faire les cents pas sur leur bivouac, piétinant l'herbe fébrilement. Il était content que Pete l'ait aidé - il serait sans doute mort sinon - mais il se sentait un peu agacé d'être à présent redevable vis-à-vis du vieil homme. Pour l'essentiel de sa courte vie, il avait œuvré à garder son indépendance. Une fois qu'un homme commençait à collectionner les obligations, tout se déréglait, et il se retrouvait face aux murs d'une prison construite de ses propres mains.
Un nouvel auteur vient de rejoindre la collection NeoNoir des éditions Gallmeister : Alex Taylor.
Son premier roman, le verger de marbre, sent la sueur et la poussière. On pourrait croire que toutes les malédictions du monde pourraient s’abattre sur les habitants de cette région du Kentucky. Le malheur et la douleur semblent être le lot quotidien des personnages issu de l’imagination de l’auteur.
Rarement, un roman m’aura fait ressentir son atmosphère à ce point. C’est lourd, pesant, et cette histoire nous fait ressentir le mal-être qui règne sur les berges de cette rivière.
Tout commence une nuit, quand Beam Sheetmire prend sur son ferry un passager qui s’avère être violent. Lorsque celui-ci tente de le voler, le combat s’engage. Beam vient de commettre son premier meurtre. Lorsqu’il en parle à son père, celui-ci lui conseille de fuir, car les foudres des caïds locaux ne vont pas tarder à s’abattre sur lui.
Qui est cet inconnu qui git au fond de la rivière ? Quels sont les secrets qui hantent la famille de Beam ? Et pourquoi le terrible Loat Duncan veut-il sa peau ?
Ce roman est addictif. Dès la première page, on se retrouve plongé en enfer, pourtant, ce n’est qu’un début et la chute est encore longue. Un seul roman m’avait fait ressentir une ambiance si malsaine : « Le diable tout le temps » de Daniel Ray Pollock. J’ai fortement apprécié les personnages. Alex Taylor a eu le génie de rendre les ordures parfois touchantes. J’ai pu imaginer que certains allaient changer, que d’autres allaient devenir amis, et que même au Kentucky l’espoir existe. J’ai été bien naïve.
Cette chasse à l’homme, dans laquelle Beam rencontre des personnages tous plus abjectes les uns des autres est contrebalancée par une histoire familiale complexe. Le Personnage de Derna, la mère de Beam, est également très spécial. Cette femme est un feu qui couve dont les sentiments semblent s’être taris depuis si longtemps...
Vous l’aurez compris, « Le verger de marbre » d’Alex Taylor est un roman qui rejoint ma catégorie « Coups de cœur ».
— L’atmosphère pesante
— Les personnages si particuliers
— L’histoire familiale
— La description des scènes et paysages qui est juste magique
"Le verger de marbre" d'Alex Taylor
Paru le 18 août 2016 aux éditions Gallmeister
Collection NeoNoir
ISBN-13: 978-2351781159
288 pages
20.00€
Alex Taylor vit à Rosine, Kentucky. Il a fabriqué du tabac et des briquets, démantelé des voitures d’occasion, tondu des pelouses de banlieue et aussi été colporteur de sorgho pour différentes chaînes alimentaires. Il est diplômé de l’université de Mississippi et enseigne aujourd’hui à l’université de Western Kentucky. Ses nouvelles ont été publiées dans diverses revues littéraires.
Le Verger de marbre - Alex Taylor - éditions Gallmeister
Le jeune Beam a tué pour se défendre et est obligé de s'enfuir sur-le-champ pour ne pas tomber victime, à son tour, d'une terrible vengeance. U...
http://www.gallmeister.fr/livres/fiche/175/taylor-alex-le-verger-de-marbre
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