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28 Mai 2017
Nous sommes tous du combustible. Sitôt nés, nous nous consumons, et certains d’entre nous plus vite que d’autres. Il existe différentes sortes de combustion. Mais ne jamais brûler, ne jamais s’enflammer, ne serait-ce pas triste ?
Quel autre jour aurais-je pu choisir pour publier mon avis sur Le Dimanche des Mères de Graham Swift que celui de la fête des Mères ? Un roman dont l’histoire d’amour secrète entre deux jeunes gens que tout oppose se déroule sous le soleil radieux d’un dimanche de printemps en pleine campagne anglaise.
Jane est l’employée d’une famille anglaise aisée. Comme chaque année, les employeurs offrent un jour de congé à leur bonne pour aller rendre visite à leur mère. Ce jour est appelé le dimanche des mères et est une tradition anglaise profondément ancrée. Jane est orpheline, pas de mère à visiter, mais un amant qu’elle aime profondément depuis 8 longues années.
Elle a 15 ans quand elle croise la route de Paul Sheringham, le fils de la famille habitant le domaine voisin. Au fil du temps, les amants ont su s’accorder de petits moments d’intimité. En ce dimanche des mères, Paul invite pour la première fois Jane chez lui. Ce dimanche sera leur dernier moment à deux, dans 15 jours, Paul se marie...
Je suis tombée sous le charme de ce roman de Graham Swift que certains pourraient trouver lent, pourtant le rythme est celui d’une histoire pleine de douceur, une histoire d’amour entre deux jeunes gens qui ne se sont rien promis, car ils savent que leur condition respective ne leur permettra jamais de vivre leur amour au grand jour.
Jane est une jeune orpheline qui a eu la chance de se faire engager chez les Niven. Ce couple, bien que très à cheval sur le savoir-vivre, lui laisse certaines libertés, comme celle d’accéder à la bibliothèque familiale.
Ce dimanche des mères débute sous de bons auspices. Jane part rejoindre son amant qui lui accorde quelques heures chez lui avant de devoir assister à un déjeuner à l’occasion de ses fiançailles avec Emma Hobday, jeune femme bien née. Pour la première fois, elle entrera par le grand portail, pour la première fois, on lui ouvrira la porte d’entrée, pour la première fois leurs ébats auront lieu chez Paul, dans son lit. Pour la première fois, elle se sentira légitime. Pourtant, elle sait que c’est une façon de lui dire au revoir élégamment, sans utiliser les mots qui briseraient la magie de leur histoire.
Ce roman de Graham Swift est également une belle retranscription de cette période où les riches avaient encore du personnel à domicile. L’auteur à une jolie façon de décrire les situations et les paysages. Elle parvient à faire passer au lecteur de façon assez puissante, les sentiments que ressentent les personnages, comme dans le passage ci-dessous :
« Elle pédala dur au départ, puis se mit en roue libre et acquit de la vitesse. Elle entendait ronronner son vélo, elle sentait l’air gonfler ses cheveux, ses vêtements et, semblait-il, ses veines. Le sang chantait dans ses veines et elle en aurait fait autant si la force irrésistible de l’air ne l’avait empêchée d’ouvrir la bouche. Jamais elle ne saurait expliquer cette totale liberté, cette folle impression que tout était possible. Dans tout le pays, des bonnes, des cuisinières et des nounous avaient été « libérées » pour la journée, mais y en avait-il une qui fût aussi libre qu’elle? »
J'ai aimé aussi le rythme du roman, cette journée, qui s'écoule et Jane, d'abord impatiente, puis qui ferait tout pour que les aiguilles ralentissent leur course et pouvoir ainsi profiter un peu plus de son bien aimé. Enfin, un final exceptionnel vient tout bousculer... Et le regard d'une Jane qui 60 ans plus tard porte un regard lucide sur ce dimanche qui bouleversa sa vie.
Ce livre rejoint ma catégorie coup de cœur pour :
- les larmes que je n'ai pu m'empêcher de retenir
- l'écriture simple et élégante
- l'histoire d'amour
- pour l'espoir
- pour la rage de vivre de l'héroïne
Cette lecture m'a été conseillée par Jacky, l'une de mes collègues bénévoles à la bibliothèque. Elle venait de le lire et j'avais envie de m'échapper un peu de mes partenariats. je sais qu'elle est exigeante et donc j'étais certaine, non pas d'aimer, mais au moins de lire un bon roman. Je la remercie pour cette découverte !
Le dimanche des mères de Graham Swift
Paru le 28 décembre 2016 aux édition Gallimard
Collection du monde entier
ISBN : 9782070178711
144 pages
14.50€
Joie de Clara Magnani - Blog Littéraire : Que Lire ?
C'est pourquoi même lorsque nous ne pouvions pas nous voir, il nous était nécessaire de nous parler. De nous parler vraiment. Parfois une heure ou deux au téléphone. Elle m'a rappelé que le "...
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