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Blog Littéraire : Que Lire ?

Que Lire ? Le blog littéraire d’une rédactrice web de 40 piges qui allie sa passion de l’écriture à celle de la lecture. Des livres et des chroniques littéraires ? Oui, mais pas que ! Vous découvrirez des tests conso, de la culture, de l'art et tout les thèmes lifestyle qui me parlent ; bio, végé, éco et bien-être...

L'inondation de Evgueni Zamiatine

L'inondation de Evgueni Zamiatine

Autour de l'île de Vassilevski s'étendait en une vaste mer le monde; là-bas il y avait eu la guerre, puis la révolution. Mais dans la chaufferie de Trofim Ivanytch, la chaudière continuait de vrombir ; le manomètre indiquait toujours neuf atmosphères.

L’inondation, petit texte peu connu de l’auteur russe traitant de la jalousie qui menée à son paroxysme peut mener à la folie.

Tout débute lorsque Trofim reproche à sa femme le fait qu’ils n’ont pas d’enfant. Elle a la quarantaine, il faut se rendre à l’évidence, elle n’enfantera jamais. Jusqu’à ce jour, ils n’en avaient jamais parlé et ce reproche sonne le glas de leur couple...

Sophia, très peinée, voit son vœu plus ou moins exaucé lorsqu’un voisin meurt, laissant livrée à elle même Ganka,13 ans, désormais orpheline. Le couple recueille la jeune fille sans se douter du drame qui va se jouer. Sophia, pourtant heureuse d’avoir ainsi satisfait son mari a du mal à créer des liens ne serait-ce qu’amicaux avec Ganka, mais Trofim, lui laisse parler son désir et délaisse la couche conjugale pour rejoindre la jeune femme pour qui il éprouve une vive attirance.

Apeurée à l’idée de perdre son mari, Sophia va tenter le tout pour le tout pour que l’intruse quitte sa maison, tandis que la Néva déborde de son lit et envahit la ville.

Un drame qui se déroule à Saint-Pétersbourg dans les années 1920 et dont les conditions de vie de l’époque donnent encore plus d’ampleur à ce texte.

J’ai apprécié cette lecture, car l’écriture de Evgueni Zamiatine est exceptionnelle. Il sait dépeindre la noirceur d’un environnement triste et pauvre tout comme les sentiments confus que ressent une femme qui sombre dans la folie. Rien dans ce texte ne laisse supposer une quelconque amélioration et on assiste impuissants à la désintégration d’un couple, on regarde, incrédules, une femme inviter le loup à sa table et désarmés, on contemple ce fléau qu’est la jalousie anéantir des vies.

Pour les amateurs de littérature russe et classique qui ne veulent pas se plonger dans d'épais tomes. Un texte parfait pour aborder tranquillement ce genre et cet auteur.

L'inondation de Evgueni Zamiatine

Paru aux éditions Sillage le 11 avril 2013

ISBN-13: 979-1091896085

64 pages

6.50 €

L'inondation de Evgueni Zamiatine

L'auteur

Ievgueni Ivanovitch Zamiatine (russe : Евгений Иванович Замятин), parfois appelé en français Eugène Zamiatine ou Evgueni Zamiatine, est un écrivain russe, également ingénieur naval et professeur.

Ievgueni Zamiatine connaissait bien les œuvres de H. G. Wells. Son œuvre est constamment animée par une volonté hérétique qui lui vaudra les foudres de la censure des gouvernements tsariste, puis communiste. Son roman le plus connu, Nous autres, exprime sa déception à l'égard de la révolution d'Octobre. Ce roman de science-fiction est une « dystopie », ou contre-utopie ; il est souvent présenté comme la source d'inspiration du Meilleur des mondes (1932) d'Aldous Huxley, de 1984 (1949) de George Orwell et d’Un bonheur insoutenable (1970) d'Ira Levin.

Après des études d’ingénieur à l’Institut polytechnique de Saint-Pétersbourg, où il se spécialise dans la construction navale (et une très brève adhésion au parti bolchevique qui le mène en prison au moment de la révolution de 1905), il est envoyé en 1916 en Angleterre, à Newcastle, pour superviser la construction de brise-glace destinés à la Russie. Lorsqu’il revient en octobre 1917 à Petrograd, les sentiments ambivalents qu’il éprouve pour la révolution se transforment très vite en une condamnation pour le moins prophétique du totalitarisme à venir.

La publication de nouvelles, puis en 1918, d’un court roman, lui avait valu l’estime d’écrivains comme Bielyï ou Gorki qui le protègera jusqu’à son exil en 1931. Dès les années vingt, en effet, l’essentiel de son œuvre ne sera plus édité en URSS.

Un roman intitulé Nous autres, qui paraît en anglais en 1924, le fait vite classer avec Pilniak parmi les intellectuels indésirables du régime. Son indépendance et son refus de soumettre l’art à la politique lui attirent des inimitiés, des tracasseries administratives, des interdits de la censure. La presse le dénonce comme traître en 1929 et il quitte l’URSS avec sa femme en novembre 1931. « Pour moi, en tant qu’écrivain, être privé de la possibilité d’écrire équivaut à une condamnation à mort. Les choses ont atteint un point où il m’est devenu impossible d’exercer ma profession, car l’activité de création est impensable si l’on est obligé de travailler dans une atmosphère de persécution systématique qui s’aggrave chaque année », écrit-il à Staline en juin 1931.

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C
Vu que la jalousie et moi on se connait assez bien, je pourrais très bien apprécier ce livre..:)<br /> <br /> Merci du partage !
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V
Je ne te souhaite pas le même destin que Sophia ! <br /> <br /> Bonne journée Caroline !